Les Girls Dinner, nouvelle mode culinaire sur Tiktok

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Tendance 📢 Vous connaissiez les white people meals (repas de personnes blanches), il y aura maintenant les girl dinner, les "dîners de fille". Une tendance alimentaire décomplexante qui prend ses sources dans un mouvement de reprise de pouvoir des femmes sur internet. 👇

C'est un concept assez répandu sur Tiktok qui va peut-être vous rappeler certains de vos propres repas. Le principe : un repas composé d'un assemblement de pleins d'ingrédients différents en petite quantité, pour faire la quantité finale d'un repas normal.

C'est presque comme une planche apéritif dans un bar mais composée soit-même et de façon peu esthétique. À noter : on utilise le terme "dîner" puisque c'est souvent un repas fait le soir (vous savez, quand vous rentrez du travail et que vous avez la flemme de cuisiner...).

Le terme est popularisé par une créatrice appelée Livie Maher. Dans une vidéo elle fait référence à un autre tiktok ou quelqu'un dit que les paysans au Moyen-Âge mangeait du pain et du fromage à tous les repas et que c'était leur pire cauchemar, alors qu'elle adore ce repas.

Elle montre ensuite son propre repas ce soir là (du fromage, un peu de raisin, du pain, du beurre et des olives) et explique qu'elle appelle ça son "girl dinner", ou "medieval peasant dinner" (diner de paysan médiéval), twitter.com/SourceSpotters/status/1677352821899812864/video/1

C'est le terme girl dinner qui est finalement gardé pour la tendance alors que d'autres créatrices font elles-mêmes des vidéos pour montrer leur version du girl dinner. twitter.com/SourceSpotters/status/1677352875285004288/video/1

Il y a toujours cette idée de l'assemblage d'éléments les plus randoms possibles : des oeufs, de la salade, des fruits, des cornichons... le tout en même temps, sans vraiment essayer de faire de préparation esthétique.

Le but du girl dinner a été défini comme tel : un repas qui fait du bien (en suivant le mouvement "selfcare" qui incite à prendre soin de soi que l'on voit sur internet dernièrement), composé de choses qu'on aime manger, sans s'inquiéter de l'aspect, la logique ou la santé.

À noter : l'utilisation du terme "girl" ("pour fille" ou "de fille") fait référence à un autre mouvement sur les réseaux sociaux, celui de la réclamation de sa féminité et de son existence en tant que femme.

On le sait, internet est un lieu dangereux pour les femmes, qui sont exposées au sexisme, aux violences et au harcèlement. La solution que certaines ont trouvé pour rendre tout cela supportable est de créer une sorte de "groupe" composé des femmes d'internet.

On voit ainsi souvent passer des memes qui parlent de l'expérience d'être une femme, de grandir dans un monde patriarcal, de subir les violences dès son adolescence... Mais aussi, de façon plus légère, de points communs dans les habitudes de vie des femmes.

L'idée de cette tendance est de faire de sa féminité une force, alors que depuis bien longtemps celle-ci est présentée comme un fardeau, quelque chose de honteux qu'il faudrait cacher.

Il y aussi une certaine idée de choses "réservées" aux filles (avec de gros guillemets, car évidemment c'est humoristique) car dans leur essence, elles traiteraient de thèmes qui font surtout écho à l'expérience que les femmes ont du monde.

C'est un peu comme si les femmes d'internet avaient créé un groupe de copines où elles s'échangent des secrets et rient ensemble. C'est amusant, ça donne du pouvoir face au sexisme du monde et surtout, ça ne fait pas de mal.

Principal exemple récent de cette tendance de réclamation de la féminité : la réception du public de la promo autour du film Barbie, contenu girly par excellence. twitter.com/mujhemaardo/status/1677207143223549955

L'appellation "girl dinner" reprend ce mouvement de valorisation de la féminité, et c'est ce qui en fait sa spécificité : tous les diners ou l'on assemble des ingrédients ne sont pas des "girl dinners", il faut qu'ils soient mangés par quelqu'un qui se considère comme une femme.

Petit avertissement malgré tout : certaines créatrices ont remarqué que des repas partagés sous le terme "girl dinner" sont très (trop) légers, et participent à la glorification des troubles alimentaires. twitter.com/SourceSpotters/status/1677352932856012804/video/1

Car évidemment, même si le but est de s'affranchir des pressions faites sur les femmes, il est difficile de s'en éloigner totalement : elles restent exposées à la glorification de la minceur, la grossophobie et les critiques sur le physique.