1/44 L'essai randomisé TOGETHER est enfin publié. Il conclut à l'absence d'efficacité de l'ivermectine contre le covid en traitement précoce sur l'hospitalisation et l'observation prolongée aux soins intensifs. Est-ce la fin de l'ivermectine ? NON! Thread!
nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2115869
2/n Cet essai vient s'ajouter à une base de données probantes conséquente: 81 études, dont les résultats sont généralement favorables à l'ivermectine, notamment sur les critères qui comptent comme l'hospitalisation et la mort. C'est UN essai, mais...
ivmmeta.com/
3/n ...Il s'agit d'un essai contrôlé randomisé sur un grand effectif (n=1358), publié dans une revue prestigieuse. Il va donc peser lourd. Démontre-t-il l'inutilité de l'ivermectine, comme le suggère le NYT ? La réponse est...
nytimes.com/2022/03/30/health/covid-ivermectin-hospitalization.html
4/n non. D'abord, on y observe des bénéfices non-significatifs sur la mortalité (12%), le besoin d'assistance respiratoire (23%), l'hospitalisation (17%).
Ensuite, que nous en dit l'investigateur principal ?
5/n "Il y a eu une réduction de 17 % des hospitalisations(..). Je ne considère vraiment pas notre étude comme négative (..)... si nous avions continué à randomiser quelques centaines de patients en plus, la réduction aurait probablement été significative."
stevekirsch.substack.com/p/did-the-together-study-show-that?s=r
6/n Il dit aussi: "Je ne comprends pas la psychologie des défenseurs de l'ivermectine. Ils ne voient pas les aspects positifs de cette étude et se concentrent sur le fait qu'elle n'est pas extrêmement positive. En fait, je pense qu'elle est plutôt positive."
Là, il me fait rire.
7/n A-t-il lu la conclusion de l'abstract ? La voici:
"Le traitement à l'ivermectine n'a pas entraîné une moindre incidence d'admission médicale à l'hôpital ou d'observation prolongée aux urgences en raison de la progression du Covid-19 chez les patients ambulatoires précoces".
8/n A-t-il consulté les titres dans les médias ? En voici quelques-uns. A l'entendre, il serait le premier à déplorer ce manque de subtilité dans le traitement médiatique de son étude et il faudrait que nous nous réjouissions de cette "tendance encourageante".
Sacré comique.
10/n La fondation de Bill & Melinda Gates, financièrement et idéologiquement investie dans le vaccin comme solution au covid, a financé via GAVI de la publicité pour un article critique sur l'ivermectine. Elle a financé TOGETHER, notamment le bras sur l'HCQ, également défavorable
12/n La liste est interminable. Outre Cytel, dont Pfizer est un client, un des co-auteurs, Craig Rayner, travaille pour Certara, une entreprise qui aide les Pharmas à faire approuver leurs médicaments. Parmi ses clients, Pfizer.
13/n Parmi les partenaires de Together, on trouve aussi MMS Holdings, qui, comme Certara, aide les Pharmas à obtenir l'approbation de leurs médicaments, et compte... Pfizer parmi ses clients.
14/n En fait, je m'arrête là, mais la section "conflits d'intérêts" donne simplement le vertige: "Pfizer, Merck, Bill & Melinda Gates Foundation, Australian Government, Fast Grants, Medicines Development for Global Health, Novaquest, Regeneron, Astrazeneca, Daichi Sankyo, etc..".
15/n Unitaid manque à l'appel, mais figure parmi les sponsors sur la page "qui nous sommes" de l'essai Together. Je crois n'avoir jamais vu passer une seule étude sur l'ivermectine aussi boursouflée par les conflits d'intérêts. C'est tout ? Même pas.
16/n Le comité de surveillance des données et de la sécurité (DSMC), qui valide notamment l'arrêt ou la poursuite d'un essai pour des raisons de sécurité ou d'efficacité, doit être indépendant de l'équipe d'investigation pour des raisons éthiques évidentes.
17/n L'est-il pour TOGETHER ? Absolument pas. Vous vous rappelez de Cytel, l'entreprise qui emploie l'investigateur principal, Ed Mills, et qui a Pfizer comme client ? Hé bien, Deux des membres du DSMC, Prof. Thorlund et Dr Haggstrom, travaillent pour Cytel. C'est un problème.
19/n La dose: AVANT le dépôt du protocole de Together, on savait déjà quelle dose utiliser: "les essais cliniques doivent utiliser un régime de dosage sur plusieurs jours, avec au moins 0,4mg/kg/jour", disait Andrew Hill dans sa méta-analyse.
Clair, non?
assets.researchsquare.com/files/rs-148845/v1_stamped.pdf
20/n Quelle dose a d'abord été choisie pour Together ? Une dose UNIQUE, à une époque où, donc, la supériorité du régime à plusieurs doses était pourtant un état de fait. La FLCCC et d'autres le signalent poliment à Mills, qui parlera alors de pressions venues "d'activistes"...
21/n En réponse à la "pression des activistes", ils ajoutent un bras "fortement dosé" à 3 jours x 0,4mg/kg, celui qui fait l'objet de cet essai. 5 jours eussent été préférables, mais admettons.
On sait également qu'il faut prendre l'ivermectine sur un estomac plein. Pourquoi ?
23/n Bingo: TOGETHER prescrit à ses participants de prendre l'ivermectine dans un estomac vide. C'est tout ? Même pas. La dose est calculée en fonction du poids, 0,4mg/kg. Très bien. Mais au-delà de 90kg, la dose reste la même quel que soit le poids: twitter.com/alexandrosM/status/1510075920106762243?s=20&t=dvpqI7ZV-QZnUKnll8GuUQ
25/n Vous allez me dire, "mais ce n'est sûrement pas grave, parce qu'après tout, l'obésité n'est pas un ENORME facteur de risque pour le covid, et il n'est donc pas particulièrement important que les obèses reçoivent une dose suffisante de traitement..."
Hem. Ben si. Justement.
26/n Et "curieusement", dans cet essai, il existe justement une grande différence dans l'efficacité de l'ivermectine selon le BMI (rapport poids / taille): pour ceux avec un BMI inférieur à 30, le RR est de 0.77; avec un BMI supérieur à 30, il n'est plus que de 0.98 !
27/n OK. Passons à "à quel moment". Pour tester l'efficacité d'un antiviral, il faudrait idéalement le faire pendant la phase dite "virale" du COVID. Pour le Paxlovid de Pfizer, les patients étaient ainsi inclus dans les 3 jours / 5 jours après le début des symptômes. Logique.
28/n Pour l'ivermectine, le standard n'est.. pas le même! Pour l'essai Principle, c'est 14 jours après le début des symptômes (ils sont rigolos). Pour Together, c'est 7 jours après. C'est trop tard, mais un trop tard "stratégique", "présentable", qui va grignoter de l'efficacité.
29/n Parlant du moment exact du début des symptômes, on observe un phénomène curieux: pour les patients pour lesquels le moment du début des symptômes est connu, il n'y a aucun effet de l'ivermectine, même tendanciel. Le sous-groupe le plus précoce montre une tendance.. négative!
30/n Mais il manque plein (317) de patients dans cette analyse en sous-groupe, pour lesquels on suppose que le moment exact du début des symptômes est inconnu / imprécis! Or pour eux, l'ivermectine est nettement efficace (RR 0.51)! Très bizarre.
twitter.com/mmpaquette/status/1509579476413210665
31/n Passons à "à quels patients?". Quand un essai est mené dans une région où l'ivermectine est en vente libre, il est important de s'assurer que le groupe contrôle n'en consomme pas, ce qui serait un énorme biais. Or, l'IVM est en vente libre au Brésil, site de TOGETHER.
33/n Et là, il y a un bug, qui finira peut-être par être élucidé. Dans la partie discussion, de l'article, ils assurent qu'ils ont soigneusement exclu les personnes qui consommaient de l'ivermectine. OK. Seulement, il y a 2 petits soucis.
34/n/n 1) Ce critère ne figure pas parmi les critères d'exclusion dans le protocole écrit;
2) Il ne figure pas non plus dans les guides d'interviews des participants à l'essai.
Comment ont-ils fait pour exclure l'usage d'IVM?
gatesopenresearch.org/articles/5-117/v2osf.io/2xr5n
35/n Peut-on soupçonner que l'usage d'ivermectine n'a pas été correctement exclu ? Oui! L'ivermectine provoque souvent des problèmes gastro-intestinaux. Par exemple, dans l'essai Lim et al. (2022), on a 14 diarrhées dans le groupe ivermectine, contre 4 dans le placebo. Logique!
36/n Mais pour TOGETHER, on a plus de problèmes gastro-intestinaux dans le groupe placebo. Ce n'est pas logique si la consommation d'ivermectine est massive dans un groupe et nulle dans l'autre, comme elle devrait l'être... Le doute est donc permis.
nejm.org/doi/suppl/10.1056/NEJMoa2115869/suppl_file/nejmoa2115869_appendix.pdf
37/n Finalement, il y a la question du redoutable variant Gamma qui sévissait au Brésil au moment de la conduite de l'essai, probablement le plus dangereux des variants, pour lesquels les cliniciens locaux ont dû utiliser de plus fortes doses d'IVM que pour les autres variants.
38/n Ce variant a pu diminuer l'efficacité du traitement faute d'une dose suffisante, et le moment du recrutement des patients pour le bras placebo et le bras ivermectine a pu impacter le résultat en cas de décalage dans le temps (incidence de Gamma variable selon la semaine).
40/n Entendons-nous: les promoteurs de l'ivermectine se sont jeté tels des lions sur cet essai, et sans doute que certains des problèmes relevés seront élucidés de façon satisfaisante par les auteurs. Mais pas tous, et encore n'ai-je relevé que ce qui paraissait le plus crucial!
41/n Et il n'en reste pas moins qu'il est absurde d'affirmer, comme certains le feront, que cet essai "règle définitivement la question de l'efficacité de l'ivermectine".
C'est complètement faux. Même l'investigateur principal l'admet:
cet essai ne règle rien du tout.
42/n Cet essai, avec ses défauts, s'ajoute à, mais ne remplace pas la base des données probantes favorables déjà disponibles.
Mais il a "fait le job", comme Recovery l'avait fait pour l'hydroxychloroquine: son but était EVIDEMMENT de discréditer l'ivermectine. Le but est atteint.
43/n Les sponsors, et en tout premier lieu un certain sponsor, toujours le même, qui a fait de son mieux pour s'effacer mais qui figure toujours bien en vue dans le protocole, seront satisfaits.
Ils en ont eu pour leur argent.
44/44 Il faut pourtant écouter cet hypocrite d'Edward Mills: oui, dans cet essai, le signal d'efficacité est présent. Même sur cette base, l'usage d'ivermectine, en combinaison avec les autres éléments du protocole de la FLCCC, peut se justifier.
Continuons, donc, de soigner.